L’Europe a connu, au XIXe siècle, des affrontements majeurs entre libéraux progressistes et chrétiens conservateurs, incapables de se mettre d’accord sur un projet de société commun. Ces conflits, qu’ils se nomment Guerre des deux France, Kulturkampf ou Risorgimento, sont avant tout des crises d’apprentissage du pluralisme au sein des jeunes nations démocratiques. Sarah Scholl analysera, à travers des exemples tirés de son dernier ouvrage (Publications de l’École pratique des hautes études, 2023), quelques enjeux centraux de ces luttes et surtout comment elles ont trouvé leur apaisement par des compromis fragiles, qui sont aujourd’hui au cœur de nouvelles guerres culturelles.
Sarah Scholl a fait son doctorat en cotutelle entre l’EHESS à Paris et la Faculté de théologie de l’Université de Genève. Elle travaille sur les mutations de la culture chrétienne européenne aux XIXe et XXe siècles. Soutenue en 2012, sa thèse a été publiée chez Alphil sous le titre En quête d’une modernité religieuse. La création de l’Église catholique-chrétienne de Genève au cœur du Kulturkampf (1870-1907). Elle a obtenu le prix d’histoire 2017 de l’Institut national genevois. De 2013 à 2015, elle a mené des recherches à l’EPHE (Paris, GSRL) sur le rapport du christianisme au nationalisme à la fin du long XIXe siècle. Elle a été engagée en 2015-2016 à l’Université de Genève dans le projet «Lactation in History » (Sinergia-FNS). En 2017-2018, elle a été chercheuse invitée à l’Université de Cambridge puis à celle de Laval (Canada), grâce à une bourse FNS Advanced Postdoc.Mobility pour un projet intitulé « Transmission religieuse en conflit. 1859-1950 ». Elle est aujourd’hui professeure associée à la Faculté de théologie de l’Université de Genève.
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.