La société afghane a été marquée de façon durable par la guerre et l’exode d’une partie de sa population, mais également par la présence d’une myriade d’organisations non gouvernementales et de forces armées provenant de nombreux pays du globe. L’homo itinerans se décline ainsi de plusieurs façons. Aux déplacements des réfugiés, qui démasquent par leur mobilité la répartition inéquitable des ressources, correspond la circulation des experts, qui promeuvent des normes sociales et politiques réputées universelles. Ces mobilités multiples, qui s’entrecroisent sans se confondre, expriment par leurs différences mêmes les relations de pouvoir et les inégalités globales.

Par petites touches impressionnistes, en racontant des scènes de vie observées parmi les villageois des montagnes afghanes ou à l’occasion d’une soirée entre expatriés à Kaboul, au cours d’un programme de formation dispensé dans un hôtel de luxe d’Abu Dhabi ou lors d’une visite de la Jungle de Calais, cet ouvrage brosse des atmosphères pour faire voir, entendre et sentir le quotidien de ces itinérants.