news
Alumni
08 October 2014

Un nouveau Swissnex pour innover avec le Brésil

Entretien avec sa directrice, Gioia Deucher (MIS ’05).

Entretien avec sa directrice, Gioia Deucher (MIS ’05).

Après Boston, San Francisco, Bangalore, Singapour et Shang¬hai, la nouvelle antenne du réseau suisse de promotion de l’innovation a ouvert ses portes à Rio de Janeiro. Gérés par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation, les Swissnex ont pour tâche de susciter des collaborations entre les chercheurs, entrepreneurs et artistes de Suisse et des pays hôtes. Le Brésil offre de belles opportunités, d’après sa directrice, l’alumna Gioia Deucher.


Le Temps: Pourquoi un nouveau Swissnex au Brésil?

Gioia Deucher: Le Brésil fait partie des pays prioritaires pour la collaboration scientifique suisse. Depuis 2009, il existe un accord de coopération bilatéral entre les deux pays. A l’origine centré sur quatre thématiques – énergie, environnement, santé et neurosciences – il a été étendu aux sciences humaines et aux technologies de l’information à l’occasion de la prolongation de l’accord en juin. L’Afrique du Sud et la Russie, avec qui la Suisse entretient aussi des relations scientifiques, constituaient d’autres pays possibles pour créer cette nouvelle antenne. Mais les opportunités de collaboration se sont avérées plus nombreuses au Brésil. Et l’attention dont a bénéficié le pays avec l’organisation de la Coupe du monde de football et bientôt des Jeux olympiques a aussi joué un rôle.

En quoi l’innovation brésilienne peut-elle intéresser la Suisse?

La Suisse est globalement beaucoup plus avancée que le Brésil en matière de recherche. Mais le pays possède des points forts, notamment dans le domaine de la santé, des biotechnologies et de la biodiversité. Son institut de recherche biomédicale Fiocruz, notamment, est reconnu au niveau mondial. C’est aussi le cas de ses compétences en aéronautique. Enfin, il existe dans le nord du Brésil un important centre de compétences en neuro¬sciences. Il me semble important pour la Suisse de se positionner dans le paysage scientifique brésilien, afin de bénéficier des avancées à venir dans ces différents domaines.

A quels défis la recherche au Brésil doit-elle faire face?

Un des principaux problèmes est celui des inégalités sociales. Il est très difficile pour les personnes des milieux modestes de parvenir jusqu’à l’université. D’une manière générale, le pays manque de personnel qualifié. Mais en même temps, les autorités rechignent à importer des talents et mènent une politique très protectionniste sur le marché du travail.

Article complet in Le Temps, 9 juillet 2014