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Anthropology and sociology
27 October 2017

Turquie: de quoi l’arrestation d’Osman Kavala est-elle le nom?

S’il ne s’agissait pas de la liberté d’un homme, les accusations portées contre Osman Kavala prêteraient à rire : financement d’organisations terroristes, dont le PKK et le FETÖ, et complicité avec les putschistes, rien de moins.
Par Jean-François Bayart.

S’il ne s’agissait pas de la liberté d’un homme (et de dizaines de milliers d’autres personnes emprisonnées depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016), les accusations portées contre le philanthrope Osman Kavala, arrêté le mercredi 18 octobre dans la cabine de l’avion qui le ramenait de Gaziantep à Istanbul, prêteraient à rire : financement d’organisations terroristes, dont le PKK et le FETÖ – l’acronyme par lequel le régime de Recep Tayyip Erdoğan désigne désormais la néo-confrérie Hizmet (Service) du prédicateur en exil Fethullah Gülen –, et complicité avec les putschistes, rien de moins. Ce ne sont d’ailleurs pas les termes d’un acte d’accusation dressé en bonne et due forme par un magistrat. L’état d’urgence permet à la police de prolonger de manière discrétionnaire la garde à vue d’Osman Kavala pendant une semaine, voire quinze jours, le temps de monter un dossier au fil des perquisitions pour habiller juridiquement une condamnation qui sera d’ordre politique, et décidée par le chef de l’Etat lui-même. Car c’est Erdoğan en personne, avec le sens de l’indépendance de la Justice qui le caractérise, et dont il est garant en tant que président de la République, qui a rendu publics les « actes » reprochés à celui qu’il nomme le « Soros turc ».  Le seul fait qu’Osman Kavala, traîné dans la boue par la presse gouvernementale depuis 2015, soit resté en Turquie est pourtant une preuve de son innocence. Se sachant dans le viseur du pouvoir, il avait la possibilité, y compris financière, de se réfugier à l’étranger. Il ne l’a pas fait.

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S’il ne s’agissait pas de la liberté d’un homme, les accusations portées contre Osman Kavala prêteraient à rire : financement d’organisations terroristes, dont le PKK et le FETÖ, et complicité avec les putschistes, rien de moins.
Par Jean-François Bayart.

S’il ne s’agissait pas de la liberté d’un homme (et de dizaines de milliers d’autres personnes emprisonnées depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016), les accusations portées contre le philanthrope Osman Kavala, arrêté le mercredi 18 octobre dans la cabine de l’avion qui le ramenait de Gaziantep à Istanbul, prêteraient à rire : financement d’organisations terroristes, dont le PKK et le FETÖ – l’acronyme par lequel le régime de Recep Tayyip Erdoğan désigne désormais la néo-confrérie Hizmet (Service) du prédicateur en exil Fethullah Gülen –, et complicité avec les putschistes, rien de moins. Ce ne sont d’ailleurs pas les termes d’un acte d’accusation dressé en bonne et due forme par un magistrat. L’état d’urgence permet à la police de prolonger de manière discrétionnaire la garde à vue d’Osman Kavala pendant une semaine, voire quinze jours, le temps de monter un dossier au fil des perquisitions pour habiller juridiquement une condamnation qui sera d’ordre politique, et décidée par le chef de l’Etat lui-même. Car c’est Erdoğan en personne, avec le sens de l’indépendance de la Justice qui le caractérise, et dont il est garant en tant que président de la République, qui a rendu publics les « actes » reprochés à celui qu’il nomme le « Soros turc ».  Le seul fait qu’Osman Kavala, traîné dans la boue par la presse gouvernementale depuis 2015, soit resté en Turquie est pourtant une preuve de son innocence. Se sachant dans le viseur du pouvoir, il avait la possibilité, y compris financière, de se réfugier à l’étranger. Il ne l’a pas fait.

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