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Alumni
30 August 2013

Syrie : l’usage de gaz neurotoxique ne fait pas de doute

L’expertise d’Olivier Lepick est réclamée par les médias internationaux.

L’expertise d’Olivier Lepick est réclamée par les médias internationaux.

Docteur en histoire et politique internationales de l’Institut et spécialiste des armes biologiques et chimiques, Olivier Lepick, chercheur associé au sein de la Fondation pour la Recherche Stratégique (Paris), n’a aucun doute : «Il y a d’abord eu les analyses physicochimiques des échantillons ramenés par deux journalistes du Monde en avril. Elles ont établi avec certitude l’usage de gaz sarin en petite quantité. Quand on regarde les dix minutes de vidéo montrant des victimes de l’attaque de mercredi dans les faubourgs de Damas, les tableaux cliniques et symptômes (convulsions, pupilles dilatées, suffocation, mousse blanche dans le nez et la bouche) font penser clairement à ceux de gaz neurotoxiques. Cette fois, ce ne sont pas quelques centaines de grammes qui ont été utilisés, comme sur les trois sites visités par la commission, mais des centaines de kilos. C’est l’attaque chimique la plus grave depuis celle de Sadam Hussein contre des villages kurdes irakiens en 1988, qui avait fait de 3000 à 5000 morts.»

Pourquoi une telle attaque maintenant?

Le moment est stratégique. «Le message envoyé à la communauté internationale est clair: c’est celui de l’impunité. Assad utilisera les armes dont il dispose et ne craint pas de mordre l’audacieuse «ligne rouge» fixée par Obama et reléguée aux oubliettes depuis. Le président syrien sait qu’aucun pays n’est décidé à intervenir. Il sait aussi que le mandat des inspecteurs de l’ONU, négocié durant des semaines, est limité à trois sites. Je vois mal Damas autoriser la commission à se rendre sur place. Mais je ne demande qu’à être surpris… Les bombardements conventionnels qui frappaient encore ce secteur hier empêchent d’ailleurs opportunément tout déplacement des inspecteurs.» (…)

Article complet d’Olivier Bot in Tribune de Genève, 23.08.2013

Olivier Lepick est auteur de plusieurs ouvrages de référence, parmi lesquels «La Grande Guerre chimique 1914-1918» (1998), «Les armes chimiques» (1999), «Les armes biologiques» (2001) et «Le terrorisme non conventionnel, chimique, biologique et nucléaire» (2003).

Après avoir soutenu sa thèse de doctorat consacrée aux aspects stratégiques, tactiques, scientifiques et industriels de la guerre chimique pendant la 1ère guerre mondiale, Olivier Lepick débute sa carrière comme chercheur au Centre de Recherche et d’Etudes sur les Stratégies et les Technologies de l’Ecole Polytechnique (Palaiseau) de 1992 à 1997. Il devient ensuite associé au sein du cabinet Jacques Attali de 1999 à 2003.

Arrivé chez Capgemini en 1997, il est nommé, en 2003, directeur de cabinet de Luc-François Salvador, le PDG de Sogeti, filiale de Capgemini dédiée aux services informatiques et à l'ingénierie de proximité. En 2010, Olivier Lepick est promu secrétaire général du groupe Sogeti.