L’épopée solaire de l’avion Solar Impulse est trop vite réduite à deux pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg. Dans la réalité des mille et un problèmes à résoudre chaque jour, c’est bien d’un trio qu’il s’agit. Au point que l’équipe dirigeante est surnommée BAG, pour Bertrand, André et Gregory. Lui-même au bénéfice du surnom de Chief Worry Officer (l’officier chargé des problèmes), Gregory Blatt a presque autant de fonctions qu’il y a de cellules photovoltaïques sur Solar Impulse.
Dire qu’il est responsable du marketing, de la communication, des finances et de l’administration de l’aventure autour du monde serait réducteur. Il se charge encore des négociations avec les aéroports, les sponsors, les politiques. Et, comme il est très à l’écoute des membres de l’équipe de Solar Impulse, il agit aussi comme leur coach. Il s’occupe de presque tout dans une tentative de record où tout est à réaliser, l’entreprise n’ayant pas de précédent.
A son propre crédit, des études [master à l’Institut à la fin des années 80], après être arrivé du Canada à l’âge de 25 ans, douze ans à la direction du World Economic Forum sous la tutelle de Klaus Schwab, cinq ans à s’occuper du marketing d’Edipresse. De quoi acquérir d’impressionnantes compétences pour gérer plusieurs dossiers en même temps. Et savoir écouter, convaincre et agir. Mais «en n’étant pas rigide ni autoritaire, sachant qu’il ne faut jamais imposer son point de vue à tout prix et ne jamais avoir peur d’apprendre, surtout auprès des plus jeunes... Ainsi, il existe des solutions à tout.»
Crédit photo Jean Revillard Rezo
Luc Debraine, L’Hebdo - Forum des 100, 19.5.2016