Benjamin Lephilibert a fondé en Thaïlande LightBlue Environmental Consulting.
Les chiffres sur le gaspillage alimentaire dans le monde ont beau donner le tournis, il n’en reste pas moins difficile de convaincre les professionnels de le réduire avec le seul argument de sauver la planète (…). Chaque minute, 2.472 tonnes de nourriture sont jetées dans le monde, ce qui représente sur un an un gaspillage de 1/3 de la production globale de denrées alimentaires dédiées à la consommation.
Ces chiffres sont certes impressionnants, mais Benjamin Lephilibert, diplômé de l’Institut en 2005 et ancien consultant pour le groupe Accor en certification environnementale des hôtels Novotel en Asie, a bien compris qu’ils ne suffiraient pas à entrainer un véritable sursaut environnemental en Asie.
Il crée ainsi, en 2012, LightBlue Environmental Consulting en ajoutant à l’approche environnementaliste une dose de pragmatisme qui consiste à démontrer aux décideurs que lutter contre le gaspillage peut augmenter la productivité de leur société de manière significative. L’entreprise aide notamment les hôtels à réduire leur gaspillage alimentaire pour leur permettre d’augmenter leur performance tout en minimisant leur empreinte sociale et environnementale.
En quatre ans seulement, la notoriété de LightBlue Environmental Consulting s’est construite. Le tout nouveau projet de son fondateur, "The PLEDGE™ on Food Waste", un engagement en neuf points pour prévenir le gaspillage alimentaire, est déjà soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ainsi que l’organisation publique thaïlandaise "Thailand Convention and Exhibition Bureau" (TCEB).
Le mode opératoire de ce service de consultance consiste à se rendre dans les hôtels pendant quelques jours pour mettre en place un système de mesure continue du gaspillage alimentaire, identifier la source du problème et proposer des solutions pratiques. (…) L’objectif est d’impliquer les employés de façon concrète pour qu’ils puissent "prendre le projet en main".
Avec les cadres, l’approche est différente car "ils ont des perspectives à moyen ou court terme et ne réfléchissent qu’à travers le prisme financier", explique Benjamin Lephilibert. Leur montrer les économies qu’ils réaliseraient en gaspillant moins est essentiel pour convaincre les hôtels de participer au programme. "L’équation est simple : gaspiller de la nourriture = gaspiller de l’argent". A titre d’exemple, l’’hôtel Soneva Fushi, aux Maldives, a réduit en douze mois de 33% le volume de déchets alimentaires (soit près de 80 tonnes) grâce au programme "The PLEDGE™ on Food Waste" et économisé 151.000 dollars!", se félicite Benjamin Lephilibert.
L’image que les employés de LightBlue Environmental Consulting véhiculent est importante et le fait de se présenter aux managers comme des consultants et non comme des acteurs du développement durable leur donnent de la crédibilité. D’où notamment le choix du bleu dans le nom "LightBlue". "Le vert colle trop souvent à une image "Green-washing" à laquelle les gens ne croient plus vraiment".
Article complet de Sixtine Delort-Laval, 26 janvier 2017