Au lendemain de la fin de la guerre froide, il y a eu espoir que l’ordre naissant autour d’une ingénierie multilatérale bâtie sur des logiques de construction de paix et de sécurité humaine permettrait un étoffement de l’action diplomatique devenant ainsi un outil moderne, mondialisé et désidéologisé, tout en restant vecteur de normes. Les objectifs millénaires du développement, l’agenda pour la paix, la sécurité humaine et les concepts des biens publics mondiaux sont devenus le cadre d’action de cette diplomatie renouvelée.
La montée de l’autoritarisme a remis en question la vision d’une diplomatie au service d’une mondialisation sur la base de valeurs communes. Les conflits armés, le terrorisme et les insécurités qui s’en sont suivis sont venus affaiblir cette approche. A la place, une perte de confiance internationale donne vent à l’unilatéralisme et la discorde, et partant la réduction de la diplomatie à un simple instrument de poursuite d’intérêts de chancelleries.
La militarisation continue des relations internationales a ensuite eu comme effet de pousser la diplomatie vers un rôle secondaire, obérant son influence voire sa légitimité. Paradoxalement, à un moment où le monde en a le plus besoin, la perception est devenue que la diplomatie a pris un coup de vieux. Tant et si bien que l’on parle de «fin de la diplomatie», dynamique renforcée par le recroquevillement techno-nationaliste généré par la pandémie.
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