Victor Santos Rodriguez, doctorant et assistant d’enseignement au Département de relations internationales/science politique, président et cofondateur de la tribune Jet d’encre. Après avoir obtenu un bachelor de l’Université de Genève et un master de l’Institut, Victor étudie, dans le cadre de sa recherche doctorale, les liens étroits entre migration et sécurité dans le contexte helvétique.
Vous avez créé il y a quelques années une tribune indépendante intitulée Jet d’encre. Quel est son but?
Jet d’encre, dont nous venons de fêter les cinq ans, est mû par l’idée fondatrice selon laquelle une démocratie digne de ce nom doit s’appuyer sur des citoyens bien informés et un débat public sain. Ceci suppose à notre sens que, d’une part, les voix de ce corps démocratique puissent être entendues dans leur pluralité et que, d’autre part, les sujets d’intérêt public soient traités avec la rigueur que leur importance commande. À notre modeste échelle, nous cherchons ainsi à proposer un espace d’expression et de réflexion, éloigné du diktat de l’immédiateté, au sein duquel l’échange d’arguments et d’idées est encouragé dans les limites du respect de chacun. Les contributions se retrouvent dès lors moins autour d’une ligne thématique prédéfinie que d’un esprit partagé, à la fois critique et analytique.
Ces deux objectifs – ouverture au plus grand nombre et qualité de contenu – sont parfois en tension. Et c’est là que nous, en tant que comité éditorial, accomplissons une de nos missions cardinales, à savoir accompagner, par le biais d’attentives relectures, celles et ceux qui désirent s’exprimer mais n’ont pas toujours les armes à l’écrit pour le faire efficacement. En ce sens, Jet d’encre, c’est aussi l’envie de progresser ensemble et s’enrichir au contact des autres.
Comment choisissez-vous vos articles? Sollicitez-vous les professeurs et les étudiants de l’Institut?
En accord avec notre démarche participative, une frange substantielle des articles que nous accueillons – parmi lesquels il en est certains sous la plume d’étudiants de l’Institut – nous est proposée de manière spontanée. Dans le même temps, nous sollicitons directement aussi des contributeurs, notamment des professeurs de l’Institut et d’ailleurs. Ceci participe d’un autre objectif primordial à nos yeux, celui d’assurer la diffusion d’un savoir académique souvent cloisonné qui revêt pourtant le potentiel de contribuer positivement à la délibération citoyenne. C’est dans cet esprit que nous avons eu la chance de nous entretenir avec les professeurs Bayart et Mohamedou ou encore de publier un texte du professeur Dupont. Une de nos plus grandes fiertés est assurément de voir côte à côte sur notre plateforme des contributions d’intellectuels reconnus et de citoyens dont le parcours se situe loin des bancs d’université.
Quel est votre lectorat?
Nous touchons majoritairement un public francophone, en particulier en Suisse, en France et au Canada. Sur les plans de l’âge, du genre et du bagage socio-économique, le profil sociologique de notre lectorat est plutôt diversifié, et il constitue en cela un fidèle reflet de la diversité des contributeurs eux-mêmes.