Entretien avec Charlotte Roy, chercheuse post-doctorante doc au Centre d'Humanités Digitales et du Multilatéralisme.
En quoi rejoindre le centre s’aligne avec vos thèmes de recherche passés et présents ?
Ma thèse de doctorat, que j'ai soutenue en février 2024, propose une histoire critique de l'Institut universitaire de hautes études internationales (IUHEI), l’actuel Geneva Graduate Institute, avant sa fusion avec l'Institut universitaire d'études du développement (IUED) en 2008. Fondée en 1927 au cœur de la Genève internationale, cette institution suisse s’est spécialisée dans la formation pour les élites internationales et notamment pour les diplomates.
Accueillant des étudiants du monde entier et entretenant des liens privilégiés avec les institutions internationales à Genève, cette école présente une forte dimension politique et il est particulièrement intéressant d'étudier son rôle dans les relations internationales et dans le développement du multilatéralisme au 20ème siècle.
Dans ma thèse de doctorat, je me suis intéressée, en particulier, à la période de la guerre froide et aux programmes éducatifs développés à l'Institut à l'attention des élites des pays de l'Europe de l'Est et des pays nouvellement indépendants des années 1950 aux années 1970. Dans mes recherches actuelles, j'aimerais développer ce questionnement sur l'éducation des élites dans la Genève internationale, mais par rapport à la période qui suit: la fin de la guerre froide et la transition vers un monde globalisé.
Quels sont vos objectifs en rejoignant le Centre ?
En rejoignant le centre, je souhaite tout d'abord apporter ma connaissance de plusieurs fonds d'archives visés par le processus de numérisation. En effet, dans le cadre de mes recherches doctorales, j'ai travaillé avec les archives institutionnelles du Geneva Graduate Institute, ainsi qu'avec les papiers personnels de deux anciens directeurs importants de l'Institut, William Rappard et Jacques Freymond, déposés aux Archives fédérales suisses.
Je souhaite également profiter de la proximité du centre d'archives des Nations unies pour explorer de nouvelles collections et développer mes recherches postdoctorales. Je suis, en particulier, intéressée à l'histoire de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), un organe onusien chargé depuis les années 1960 d'offrir des programmes éducatifs au pays du Sud global.
Comment décrivez-vous votre expérience après quelques semaines passées à travailler avec le Centre ?
J'ai rejoint le Centre au début du mois d'avril 2024 et je trouve très plaisant de travailler avec les membres de l'équipe. Nous avons notamment visité plusieurs centres d'archives de manière collective et cela a été une expérience très enrichissante.
De plus, il est particulièrement stimulant pour moi de travailler au sein du Centre, car je peux me consacrer à mes recherches postdoctorales en bénéficiant d'un cadre intellectuel tout à fait adapté à mes objets de recherche.