news
Alumni
14 September 2011

Micheline Calmy-Rey, voix de la Suisse sur la scène internationale

La présidente de la Confédération a travaillé à placer le pays en tant que médiateur.

Micheline Calmy-Rey, qui a annoncé mercredi son départ du gouvernement, a œuvré malgré les critiques en faveur d'une plus grande visibilité de la diplomatie suisse sur la scène internationale.

"J’ai essayé de positionner la Suisse comme médiatrice sur la scène internationale, en renforçant son image de pays neutre, sans agenda caché, attachée au dialogue et dotée d’une diplomatie compétente", a résumé l'élue socialiste devant la presse, après la confirmation de son prochain départ.

Mme Calmy-Rey, également chef de la diplomatie pendant près de neuf ans, a annoncé mercredi qu'elle abandonnerait ses fonctions à la fin de son mandat en décembre.

Se définissant comme "têtue", Micheline Calmy-Rey n'a pas hésité à sillonner la planète pour faire entendre la voix de la Suisse.

Il y a encore quelques semaines, elle est allée au Kenya pour visiter un camp de réfugiés somaliens, a participé à la conférence sur la Libye à Paris et doit encore se rendre à New York, à une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU sur les maladies non transmissibles.

Elle a notamment aidé à la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie et plaidé pour une candidature suisse au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Mais la chef de la diplomatie helvétique a aussi essuyé des critiques allant de ses tenues vestimentaires peu conventionnelles à sa gestion des crises diplomatiques, dont celle avec la Libye.

Elle qui s'était enorgueillie d'être rentrée de Tripoli avec le dernier otage et d'avoir obtenu l'aide d'autres pays a été attaquée pour n'avoir pas tenu ses collègues au courant des plans d'exfiltration des otages.

Son élection à la présidence de la Confédération, en décembre 2010, par l'Assemblée fédérale (réunissant les deux chambres du pays) a été marquée de ce fait par un score historiquement bas, le pire jamais réalisé depuis 1920.

Toutefois, sa deuxième présidence (après une première en 2007) a permis à la socialiste de redorer son blason et de quitter son poste sous les éloges.

Mercredi, le Conseil fédéral a loué sa "ténacité et sa passion" tandis qu'un commentateur estimait à la télévision que Mme Calmy-Rey avait "dépoussiéré la diplomatie suisse".

Née le 8 juillet 1945, dans le canton de Vaud, Micheline Calmy-Rey, formation commerciale en poche, a poursuivi ses études à Genève, où elle a décroché en 1968 une licence à l'Institut universitaire de hautes études internationales.

Elle a ensuite dirigé pendant plus de vingt ans une petite entreprise familiale, avant d'entrer en politique au Conseil d'Etat genevois, où elle a dirigé les finances cantonales de 1997 à 2002. Elle a été élue au Conseil fédéral en 2003.

Lors de son dernier discours pour la fête nationale le 1er août, Mme Calmy-Rey avait "vanté une Suisse ouverte et tolérante" tout en affirmant comprendre "les peurs des Suisses".

"Pour la première fois depuis 60 ans, nous faisons face à des lendemains difficiles" avait-elle reconnu.

Selon les médias, son départ annoncé a pour toile de fond la stratégie du parti socialiste en vue des élections fédérales et du renouvellement du gouvernement.

Ces élections, qui doivent se dérouler le 23 octobre prochain, s'annoncent d'ores et déjà très disputées et pourraient voir la montée en puissance de la droite populiste (UDC).

"Dans la crise d’identité qui traverse la Suisse, avec l’abandon du secret bancaire, les relations difficiles avec l’UE, la gouvernance mondiale du G20, Micheline Calmy-Rey aura eu au moins une idée claire du rôle que son pays pourrait jouer dans le monde: compenser la petite taille par une présence volontariste à travers le monde", estime le quotidien Le Temps.

Agence France presse, Marie Sanz, 7 septembre 2011
 

var addthis_config = {"data_track_clickback":true};