Le 11 novembre 2022, l’Institut a accueilli la huitième édition du séminaire sur les relations Suisse-Europe, un événement organisé en partenariat avec Avenir Suisse et Foraus, deux think tanks suisses de premier plan.
Le thème central, cette année, était d’aborder, lors de trois panels, les changements politiques, économiques et sécuritaires que la guerre en Ukraine a entraînés et d’évaluer leurs implications sur la Suisse et ses relations avec ses partenaires européens, en particulier l’Union européenne.
Le premier panel, axé sur les défis posés aux entreprises, a révélé l’ampleur et la rapidité des ajustements effectués par les acteurs économiques intégrés dans des chaines de production internationales, à l’exemple du secteur du négoce. Les discussions ont également souligné que les entreprises basées en Suisse sont dans une situation relativement favorable, principalement due à un approvisionnement énergétique plus diversifié, en comparaison avec celle, plus difficile, de leurs concurrentes allemandes. Ce contraste ne s’applique toutefois pas de manière uniforme, avec d’importantes différences selon les secteurs d’activité, notamment entre le secteur pharmaceutique et celui des machines-outils, ce dernier étant plus tributaire des difficultés de ses partenaires européens.
Le second panel a brossé un large portrait de l’architecture institutionnelle politique et sécuritaire en Europe. Dans le domaine de la défense, la guerre en Ukraine a amené une forte augmentation de l’engagement de l’Union européenne à travers la facilité européenne pour la paix, des inflexions très importantes des dépenses militaires de nombreux États membres, l’Allemagne en particulier, et une augmentation des troupes de l’OTAN basées le long de sa frontière orientale. Dans le domaine politique, la discussion s’est centrée autour de l’initiative d’une communauté politique européenne, lancée en mai et concrétisée par une première réunion début octobre. Alors que la forme que prendra cette initiative reste incertaine, les discussions ont souligné les opportunités de bâtir des ponts durables et un sentiment d’appartenance à une maison commune qu’elle offre à la fois pour l’Union européenne, qui fait face à de nombreuses demandes d’élargissement, et pour les États européens non membres, dont la Suisse et la Grande-Bretagne.
Le troisième panel a permis de révéler les importants clivages politiques en Suisse sur les questions de souveraineté, de neutralité et d’engagement européen. À une vision d’une souveraineté partagée, conjuguée à une politique de la neutralité souple, s’est opposée celle d’une neutralité intégrale visant à restaurer une souveraineté forte. Ces deux visions se sont toutefois accordées sur la participation de la Suisse à la communauté politique européenne, et sur la nécessité de garder des liens économiques privilégiés avec l’Union européenne, sans aborder la question de la suite précise à donner à l’abandon de l’accord-cadre.
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