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Alumni
15 January 2014

Le conseiller suisse des Africains

Ancien négociateur suisse à l’OMC, Nicolas Imboden aurait pu finir sa carrière à Berne. Ce passionné de l’Afrique, [diplômé de l’Institut en 1970], a préféré se lancer un dernier défi à la tête du centre IDEAS, qui conseille les pays les plus pauvres dans les méandres des négociations commerciales. Extrait de l'entretien mené par Simon Petite pour le quotidien Le Temps du 13 janvier.

(…)

Qui sont vos clients?

Nous conseillons en priorité les pays les moins avancés dans la négociation de Doha mais aussi d’autres Etats qui souhaitent accéder à l’OMC. Nous avons accompagné le Vietnam, le Laos, le Tadjikistan et le Monténégro. Nous sommes actuellement impliqués dans l’accession de la Serbie et du Liban.

Avec 159 Etats membres, l’OMC est loin d’être une organisation universelle. Ne pas en faire partie est-il une option?

C’est une mauvaise option, même si accéder à l’OMC est un processus autrement plus contraignant qu’entrer à l’ONU. Souvent, les pays veulent rejoindre l’OMC pour de mauvaises raisons. Je leur dis qu’on ne devient pas membre pour avoir accès aux marchés étrangers mais plutôt pour augmenter sa propre compétitivité afin d’attirer des investissements dans les secteurs d’exportation.

Mais qu’ont obtenu les pays les plus pauvres dans les négociations de Doha, qui était censé être un cycle du développement?

Le cycle du développement est mort il y a longtemps mais il n’a pas eu droit à des funérailles, ce qui est politiquement très commode. A la conférence ministérielle de Doha en 2001, nous ¬avions déjà deux visions irréconciliables. Les pays développés envisageaient le nouveau cycle comme un round de libéralisation traditionnel. Les pays en voie de développement voyaient Doha comme une séance de rattrapage. L’ancien directeur de l’OMC Pascal Lamy avait dit aux pays du Sud qu’ils n’auraient cette fois-ci aucune concession à faire. Mais l’OMC ne fonctionne pas ainsi. C’est une organisation mercantiliste. Si on n’offre rien, on ne reçoit rien et les pays riches ne sont pas du tout prêts à rééquilibrer la structure du commerce mondial.

Les Etats membres de l’OMC sont finalement parvenus à un accord à Bali en décembre dernier. Que pensez-vous de ce compromis?

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