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Gender centre
21 November 2016

Le Certificate of Advanced Studies (CAS) en genre et développement lance un appel à candidatures pour son programme de e-learning

Souhaitant mettre en place des formations de qualité, accessibles et innovantes, le Pôle genre et développement a créé un programme de formation en ligne (e-learning) visant à permettre aux participant-es de développer des capacités d’analyse critique et réflexive pour comprendre comment se (re)produisent les inégalités de genre dans le développement. L’objectif est de contribuer à des changements vers plus de justice sociale et de genre. Un appel à candidature a été lancé pour le prochain Certificate of Advanced Studies (CAS) dont la date limite est le 1er décembre.

Pourquoi et depuis quand ce programme existe-t-il ?

Ce programme de formation existe depuis 2007. Le Pôle genre et développement a mené dès sa création en 2003 des réflexions sur les formations en genre et développement, notamment par des recherches sur les besoins et sur les formations existantes

Ces recherches ont montré que les besoins étaient importants, notamment en Afrique subsaharienne francophone, et qu’ils portaient plus précisément sur des formations spécialisées et approfondies. Plusieurs constats sont ressortis de ces études. Le principal était que la qualité des formations existantes laissait énormément à désirer. D’autres problèmes ont été identifiés, comme le fait que l’accès à des formations était particulièrement difficile pour les femmes qui se heurtaient à de fortes contraintes, notamment à leur difficulté à s’absenter de leur travail ou de leur domicile parce qu’elles doivent souvent assumer des responsabilités familiales importantes et que, dans le cadre de leur travail, il leur est difficile de négocier une absence. Enfin, les formations existantes, souvent des ateliers ou modules rassemblant enseignant-es et étudiant-es en un lieu éloigné, se heurtaient à d’importantes contraintes de coût, logistiques et administratives (par exemple relatives aux formalités d’obtention de visas).

Comment fonctionne le e-learning du Centre genre ?

Cette formation de type post-grade fonctionne sur le même principe que des séminaires, mais à distance. Pour chaque séance de travail, les participant-es doivent lire des documents, étudier les supports pédagogiques, faire des exercices et contribuer aux fora sur la plateforme Moodle. La formation est délivrée en français et elle est pédagogiquement accompagnée par des enseignant-es confirmé-es, basées en Afrique de l’Ouest. Nous comptons désormais deux alumni de l’IHEID dans notre équipe d’enseignement, Maïmouna Ndoye et Cheikh Sadibou Sakho, docteur-es en études du développement.

Dans ce programme, se former en ligne ne signifie pas se former tout-e seul-e. Les participant-es sont en interaction permanente entre eux et elles et également avec les enseignant-es, depuis leurs différents lieux de connexion, afin de confronter leurs points de vue et d’enrichir leurs échanges. À mi-parcours de la formation, des regroupements régionaux de 4 jours sont organisés dans des institutions de formation africaines partenaires du programme à Dakar, Ouagadougou, Cotonou et Genève. Le cours se termine par une évaluation personnelle qui permet de valider la formation.

Le programme comprend actuellement 4 modules : un module introductif sur les théories, concepts et outils en genre et développement, et trois modules thématiques : genre, éducation et changements ; budgets genre, pouvoirs et transformations sociales ; genre et développement rural. Les modules peuvent être suivis individuellement mais, depuis 2015, le programme propose un Certificate of Advanced Studies (CAS) en genre et développement. Pour obtenir ce CAS, les participant-es doivent avoir suivi le module introductif et l’un des modules thématiques au choix.

Le programme est financé par la Fédération genevoise de coopération depuis 2010 et par la Direction du développement et de la coopération depuis 2007.

Qui bénéficie de ce programme ? Et avez-vous noté des bénéfices auprès des publics concernés ?

Les formations s’adressent aux personnes ayant une formation de base de niveau master qui travaillent sur des problématiques de développement en Afrique de l’Ouest francophone et souhaitent développer leur compréhension de l’outil d’analyse qu’est le genre, en tant que praticien-nes ou en tant que chercheur-es.

Depuis sa création, le programme a formé plus de 450 personnes dont beaucoup ont souhaité approfondir leurs connaissances en participant à plusieurs modules. Le Pôle genre et développement a mené des évaluations et une recherche a été menée pour mieux connaître les effets de la formation pour ceux et celles qui l’ont suivie. Les résultats montrent des effets positifs en ce qui concerne une meilleure compréhension des méthodologies d’analyse et d’intervention pour prendre en compte les inégalités de genre dans les projets et programmes de développement. On peut toutefois observer que la défense des droits des femmes et les changements dans le domaine du genre restent un vrai défi dans de nombreuses institutions, organisations de développement et politiques publiques.

Avez-vous des projets ou autres modifications pour les années à venir ?

Nous souhaitons élaborer un nouveau module thématique sur genre et conflits. Pour cela, nous bénéficierons des apports des recherches en cours au Centre genre de l’Institut et nous espérons poursuivre des collaborations avec les universités partenaires, comme par exemple l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar qui développe un Master « Genre et consolidation de la paix ».

Pour les années qui viennent, notre objectif est aussi de renforcer les partenariats et un réseau d’institutions universitaires ouest-africaines pour déléguer de manière au moins partielle la gestion du programme à l’une de ces institutions.

Pour plus d'informations sur le programme