Depuis l’arrivée en septembre dernier de sa nouvelle directrice, Madame Marie-Laure Salles, l’Institut a mené un grand travail stratégique de réflexion sur son identité et sa projection dans l’avenir en impliquant l’ensemble de sa communauté. Dans ce cadre, la question des langages multiples, en particulier ceux qui engagent non seulement la raison, mais aussi le corps, le cœur et les émotions, a été très largement abordée. La thématique de cette table ronde revêtait ainsi une portée toute particulière pour l’Institut. Lors de son introduction, Madame Marie-Laure Salles a souligné le fait que la crise sanitaire que nous traversons nous fait prendre conscience que nos émotions et les liens que nous tissons les uns avec les autres doivent être cultivés et réaffirmés, tout comme notre créativité et notre capacité à nous ré-inventer. L’art est l’un des lieux de l’affirmation de ces dimensions de notre Humanité. Il doit donc trouver sa place de manière plus affirmée au cœur de notre projet à l’Institut – que ce soit pour la recherche, la formation ou notre engagement dans la Cité.
L’art en tant que forme culturelle est un mécanisme puissant pour créer des liens. Monsieur Sami Kanaan, Maire de la Ville de Genève, a relevé que l’art, par son rôle parfois provocateur, contribue à susciter des débats vifs et des réactions fortes. Il permet également d’aller à la rencontre de publics divers. S’il nécessite un effort particulier, l’art est aussi un instrument de dialogue et de compréhension propre à rassembler la Genève locale et internationale. Monsieur Philippe Dinkel, directeur de la Haute école de musique de Genève, a quant à lui souligné, qu’au vu de la multiplicité des langages et des cultures présents à Genève, la musique, comme d’autres formes artistiques, est un moyen d’échanges entre différentes identités culturelles qui permet de retrouver une certaine écoute interculturelle.
Madame Isabelle Gattiker, directrice du Festival du film et forum international sur les droits humains, a rappelé, avec une pointe de nostalgie, que les projections de films organisées à la Maison de la paix il y a encore peu de temps permettaient à elles-seules de rassembler de nombreuses et diverses communautés. Selon elle, la grande force de l’Institut n’est d’ailleurs pas uniquement de créer un pont entre la Genève globale et la Genève locale, mais aussi de réunir un public de jeunes étudiants, pulsion principale de ces événements artistiques à Genève.
Toute forme d’expression artistique est d’abord la « proposition de lecture d’un monde complexe », a déclaré Monsieur Vincent Defourny, directeur de Bureau de liaison de l’UNESCO à Genève. L’art permet selon lui de questionner différemment et sous un autre angle, de susciter le débat et de poser un regard pluridisciplinaire sur des enjeux globaux. Madame Marie-Laure Salles est convaincue que ces réflexions doivent tenir une place importante dans un lieu de formation comme l’Institut qui forme les décideurs d’aujourd’hui et de demain.
C’est dans cet esprit que l’Institut annonce une initiative stratégique autour de l’art et de la culture, qui engagera l’ensemble de sa communauté dès l’automne prochain. La Maison de la Paix doit devenir un lieu où l’affirmation de la créativité et du lien, où le ré-enchantement de notre Humanité en d’autres termes, prennent toute leur place !