Dans une société qui se polarise, où la cohésion sociale est fragilisée et les institutions questionnées, comment célébrer la démocratie? Entre élans et désillusions, les jeunes générations ne passent plus par la voie des urnes pour faire entendre leurs voix. Quel(s) rôle(s) la philanthropie peut-elle jouer pour bâtir des ponts entre réalités sociétales et institutions démocratiques? Comment penser le cadre et les limites de son intervention?
Le 11 octobre, un évènement s’inscrivant dans la Semaine de la démocratie 2023 et conjointement organisé par le Centre Albert Hirschman sur la démocratie (AHCD), la Direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation (DG DERI), le Centre en philanthropie de l’Université de Genève, et SwissFoundations a exploré ces questions. L’évènement était modéré par Esther Mamarbachi, Secrétaire générale adjointe et porte-parole du département de l'économie et de l'emploi, République et canton de Genève.
Dans des mots de bienvenue, Alexandre Epalle, Directeur Général de la DG DERI, a rappelé que l’engagement politique des jeunes générations est crucial – « sans eux le risque est grand, du populisme à l'autoritarisme. » Gopalan Balachandran, Co-Directeur du Centre AHCD, a noté l’importance de la Semaine de la démocratie et du rôle de la philanthropie. Mara De Monte, Directrice Exécutive du Centre en philanthropie à l’UNIGE, a souligné que les jeunes s’intéressent à la politique mais que mais les modes de participation institutionnels ne sont pas adaptés.
Dans une première partie, Christine Lutringer, Chercheuse et Directrice Exécutive, Centre AHCD, a présenté le projet Mapping the Forms of Youth Participation in Europe qui retrace l’engagement politique de la jeunesse et l’innovation démocratique dans des villes de quatre pays européens: France, Italie, Suisse, Espagne. Dans une deuxième partie, Stéphane Garcia, Doyen du Collège Sismondi, Genève et Président du Comité de Genève Débat, a présenté le projet Genève Débat qui cherche à favoriser la promotion du débat dans la jeunesse genevoise. Arnaud Talabardon, Vice-Président de la Fondation Gandur pour la Jeunesse qui soutient certaines activités de Genève Débat, a noté l’importance du projet pour des jeunes marginalisés.
Une troisième partie de l’évènement a consisté en un débat entre Delphine Bachmann, Conseillère d'Etat chargée du département de l'économie et de l'emploi, République et canton de Genève, Lara Atassi, Députée au Grand Conseil de Genève et membre du comité de la fédération suisse des Parlements des jeunes, et Flurina Wäspi, Responsable de la thématique démocratie, Fondation Mercator. En mot de conclusion, Aline Freiburghaus, Co-directrice, SwissFoundations, a souligné que « les discussions de ce soir l’ont montré : célébrer la démocratie dans une société qui se polarise, ce n’est pas une évidence. Dans ce contexte, l’engagement de la jeunesse est source d’espérance. »