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VIDEOS INSPIRANTES
30 May 2024

Jacques Grinevald, alumnus et professeur émérite

Dans le cadre d’une nouvelle série de vidéos célébrant la riche histoire de l’Institut, Marie-Laure Salles, directrice de l’Institut, s’entretient avec Jacques Grinevald, ancien étudiant, professeur émérite de l'Institut et membre du groupe de travail sur l’anthropocène de la Commission internationale de stratigraphie.  

La profondeur historique est nécessaire si l’on veut comprendre les émotions, les compulsions, les comportements humains.

– Jacques Grinevald

 

Jacques Grinevald est un auteur connu pour ses travaux sur l’énergie et le développement, l’anthropocène, la biosphère et la décroissance. Ses recherches portent également sur l’histoire des sciences et des technologies, l’effet de serre, le changement climatique et les combustibles fossiles.

Jacques Grinevald célèbre l’interdisciplinarité, se qualifiant lui-même de nomade intellectuel en raison de sa transdisciplinarité et déclarant dans l’entretien avoir «toujours travaillé dans les marges». Il a d’abord étudié les sciences politiques à HEI, mais son intérêt pour l’épistémologie critique l’a conduit à s’inscrire à un programme de master en philosophie à Besançon. Tout en terminant ses études, il a rejoint le service de presse et d’information de l’Université de Genève, d’abord comme rédacteur/éditeur, puis comme chef de service par intérim, ce qui lui a permis de vivre de nombreuses expériences formatrices, telle sa rencontre avec Nicholas Georgescu-Roegen en 1974, qui a changé son éthique et sa pensée en matière d’économie du développement et d’épistémologie.

En plus des multiples disciplines traitant de l’environnement et du développement, Jacques Grinevald a apporté à l’Institut la science de l’écologie. C’est dans cette approche interdisciplinaire qu’il a été enseignant et chercheur à l’Institut de 1973 à 2007, puis professeur jusqu’en 2011. Il a aussi enseigné l’histoire des techniques à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), tout en maintenant l’écologie politique et scientifique au premier plan. Avant les années 1990 et surtout la Conférence de Rio de 1992, il enseignait ce cours sans parler explicitement d’écologie globale. Il a défendu le développement durable et la biosphère dès ses débuts malgré les critiques.

Dans cet entretien avec Marie-Laure Salles, il se remémore ses études au début des années 1970 à l’Institut, sis alors à la villa Barton au bord du lac. Il évoque l’atmosphère très différente qui régnait dans les différents domaines intellectuels qui l’intéressaient, avant la prise de conscience majoritaire des questions écologiques et du réchauffement climatique. Il évoque aussi son amitié avec Nicholas Georgescu-Roegen, l’influence de ce dernier sur ses premiers travaux sur la biosphère et son œuvre de pionnier sur l’anthropocène.