Bernard est né en 1928 dans le nord de la France dans une famille travaillant dans le textile, où il débute sa carrière comme jeune ingénieur. Il rencontre le Père Louis-Joseph Lebret, fondateur d’Économie et Humanisme (EH), une association engagée dans l’action sociale en France mais aussi dans les questions internationales.
L’industrie textile est en train de s’écrouler ; Bernard rejoint l’équipe de EH et devient membre d’un bureau d’études proche de l’EH, la CINAM (Compagnie d’études industrielles et d’aménagement du territoire), dont il deviendra le président. Il est associé de près à la planification des activités du premier gouvernement du Sénégal, présidé par Mamadou Dia. Il a aussi travaillé à Madagascar et au Burkina Faso comme formateur au CESAO (Centre d’études et d’expérimentation économiques et sociales de l’Afrique de l’Ouest).
Il lance, avec d’autres militants luttant pour un renouveau de la coopération au développement, l’association Six-S (Se servir de la saison sèche en savane et au Sahel). Il est l’auteur de différentes publications, telle L’aide par projet : limites et alternatives (OCDE, 1984).
Dès les années 1980, l’IUED, attentif à lier théorie et pratique, introduit des programmes de formation continue pour permettre à des praticiens du développement d’améliorer leurs capacités conceptuelles et d’échanger sur les méthodes de planification-suivi-évaluation dans leurs interventions.
Pendant plusieurs années, des ateliers d’une ou deux semaines sont organisés qui réunissent des acteurs du développement local, notamment d’Afrique sahélienne. C’est pour mener à bien ces activités que nous avons demandé à Bernard de collaborer avec l’IUED, qu’il connaissait déjà grâce à ses liens avec les fondateurs autour de Pierre Bungener.
Bernard a largement contribué à l’essor de la formation continue à l’IUED grâce à l’amplitude, l’expertise et la diversité de ses expériences, et aussi grâce à son esprit critique et toujours à la recherche de nouvelles formes de collaboration entre ceux et celles qui se battent pour améliorer les rapports Nord-Sud.
L’IUED a ainsi pu consolider ses programmes de formation continue, dont l’un – Politiques et pratiques du développement – est toujours offert à l’Institut.
Les trois soussignés ont travaillé étroitement avec Bernard Lecomte, qui, tel un guide spirituel dans le domaine du développement participatif et autocentré, a beaucoup influencé leur manière de concevoir le développement.
Michel Carton, Daniel Fino et Jean-Luc Maurer