À mon arrivée à l’Institut en septembre 2023, il me tardait de pouvoir enseigner au cœur de la Genève internationale. Spécialiste des organisations internationales et passionnée d’enseignement, j’aspire toujours à créer des dispositifs pédagogiques visant non seulement le développement des connaissances et des compétences des étudiant·es mais également leur professionnalisation et leur engagement avec la société.
Dans mon cours intensif de pré-rentrée aux étudiant·es de deuxième année de master, je leur ai proposé d’exposer, à la manière du Musée des Nations Unies à Genève, les sources primaires – documents, photographies, vidéos, objets – qui seraient exploitées dans leur mémoire. Il s’agissait de valoriser ainsi la recherche et ses artefacts, mais aussi de créer un espace, au moins le temps d’une journée, de présentation de leurs travaux à destination du grand public grâce à des légendes accessibles et une mise en scène attractive.
Axé sur l’apprentissage des méthodes qualitatives, mon séminaire du programme MINT se concentre sur l’étude des organisations internationales et tire profit de notre proximité avec les institutions intergouvernementales localisées à Genève. Parmi les techniques explorées, l’entretien occupe une place doublement importante : il constitue à la fois un outil de recherche auquel les étudiant·es ont pu se former et un moyen d’en apprendre davantage sur le quotidien de ces organisations et de s’entrainer pour celles et ceux qui aspirent à y travailler. Pour certain·es, c’était leur première interaction privilégiée avec une personne de la fonction publique internationale.
Dans mon enseignement électif "Politics of International Organizations", la mise en situation est précisément au centre du dispositif pédagogique. En début de semestre, les étudiant·es participent à une simulation leur permettant d’endosser le rôle d’un·e professionnel·le de l’international. Ce jeu de rôle offre une expérience de la complexité du travail des organisations internationales, des défis de la prise de décision en situation d’urgence et des enjeux de coopération inter-organisationnelle. Le kit de simulation, initialement conçu avec des étudiant·es de l’Université de Lausanne, est ensuite complété : sur la base d’une recherche documentaire et d’entretiens, les étudiant·es créent de nouveaux personnages afin de l’enrichir. Cette simulation vise, in fine, à être jouée par le personnel d’organisations humanitaires et de développement, invité à échanger leur place le temps du jeu de rôle.
Ces trois expériences illustrent comment nous pouvons faire de l’enseignement un moment d’apprentissage mais aussi de mise en dialogue avec le monde qui nous entoure.
Cet article a été publié dans Globe #33, la revue de l'Institut.