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11 April 2017

Embarquer Genève vers la 4e révolution industrielle

Nicholas Niggli (Master en histoire internationale ’01) nommé au poste de directeur général de la nouvelle DG du développement économique, de la recherche et de l'innovation.

La stratégie économique cantonale 2030 s’offre un nouveau capitaine: le diplomate suisse Nicholas Niggli. Actuellement en poste à l’Ambassade de Suisse à Londres, il prendra ses fonctions le 1er mai 2017. L’Etat lui confie un tout nouveau ministère pour embarquer le bout du lac vers la 4e révolution industrielle. La mission de celui qui a notamment présidé les pourparlers ayant conduit à l’Accord plurilatéral sur les marchés publics, l’un des rares succès récents dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, sera donc d’assurer la transition numérique et énergétique du canton. Plus exactement, élaborer un plan de bataille pour doper l’économie de la connaissance, profiler à l’international les qualités du bout du lac et générer les emplois de demain. 

Le Temps: Quels atouts de Genève allez-vous mettre en avant?

Nicholas Niggli: Après discussion avec l’autorité politique et selon le mandat qui m’a été confié par le magistrat, je compte m’accorder une centaine de jours pour établir un programme détaillé. Le tissu économique du canton regorge de secteur phares et d’une densité de clusters remarquable, dont les sciences de la vie, le secteur financier et certaines niches de pointe des technologies de l’information et de la communication telles que la cyber-sécurité, l’internet des objets et l’analyse des données, soit l’or du XXIe siècle. Et je n’oublie évidemment pas le négoce de matières premières, mais aussi la parfumerie et les arômes, ou encore l’arbitrage.

Enfin, il s’agit bien entendu de mentionner la Genève internationale, laquelle offre des opportunités économiques qui me semblent à ce jour pas entièrement exploitées. Sur un territoire exigu mais exceptionnellement ouvert sur le monde, nous possédons en d’autres termes une concentration hors du commun de talents de très haut niveau. Il s’agit là d’une ressource fondamentale, dont il faut garantir la pérennité via un dispositif réglementaire sûr, compétitif et largement prévisible. Il faut également créer les conditions-cadres propices aux synergies constructives d’où, in fine, jaillira l’innovation de rupture. (…)

Vous vous préparez à défendre des intérêts locaux. La diplomatie économique fédérale ne risque-t-elle pas de vous manquer?

– Je préfère porter mon regard sur la route qui s’ouvre à moi, plutôt que dans le rétroviseur. S’il fallait néanmoins tirer un bilan, mes 15 années d’expérience au service de la diplomatie économique helvétique m’ont permis d’apprendre énormément sur la manière dont les Etats manœuvrent sur l’échiquier géo-économique international. De même, j’ai pu me pencher sur les stratégies mises en œuvre par les collectivités régionales et locales pour attirer et retenir les entreprises et favoriser l’entrepreneuriat ces quatre dernières années.

Enfin, j’ai eu le privilège de travailler avec des personnalités marquantes, de présider à des négociations commerciales, de faire aboutir des processus politiquement délicats et techniquement complexes. Dès le premier mai, je conjuguerai simplement ces savoirs et ces expériences avec mon intérêt du service public dans le cadre d’une structure cantonale, en compétition – notamment fiscale – avec d’autres cantons, et le reste du monde.

Article original et entretien complet avec Nicholas Niggli 

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Ministre en charge de l’économie genevoise, Pierre Maudet explique les raisons de son choix de créer une nouvelle direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation (DGDERI) et de nommer à sa tête le genevo-soleurois de 43 ans, Nicholas Niggli.

Pourquoi avoir choisi une personnalité issue de la diplomatie internationale plutôt qu’un entrepreneur à la tête de cette nouvelle entité?

Nicholas Niggli dispose à la fois d’une compréhension approfondie des rouages du secteur public, d’une connaissance opérationnelle des enjeux économiques qui s’appliquent aux sociétés suisses et d’un regard acéré sur notre environnement économique en constante mutation. Il a par ailleurs développé à Londres une expérience approfondie des partenariats publics-privés, de la nécessité de liens étroits entre recherche fondamentale, recherche appliquée et le monde de l’entreprise, ainsi que des mécanismes de montée en puissance des start-up, ce dont j’ai pu me rendre compte moi-même lors d’un déplacement l’année dernière dans la City.

Entretien complet avec Pierre Maudet