Né en 1945 dans une famille qui, comme tant d’autres, avait beaucoup souffert de la Seconde Guerre mondiale, j’ai vécu une jeunesse marquée par la découverte des horreurs dont témoignaient les survivants.
Notre responsabilité nous semblait claire : il fallait éviter que cela ne se répète.
À cet égard, ce n’est pas un hasard si ma thèse de doctorat, soutenue en 1972, traitait de la sécurité collective et la politique extérieure de la Suisse à la fin de la Grande Guerre.
En fouillant les archives de la Société des Nations et de la Confédération, j’avais souvent rencontré le nom d’une personnalité qui avait considérablement influencé la position suisse et servi de lien avec le centre du pouvoir américain : William Rappard, dont bien des gens se souvenaient encore à l’époque. Ce même William Rappard qui a fondé l’Institut de hautes études internationales en 1927.
Aussi, lorsque Roger de Weck m’a proposé en 2009 de rejoindre le Conseil de fondation de l’Institut, j’ai eu l’impression que la boucle se fermait. La présidence qui suivit peu après a été une grande responsabilité.
Certes, ce n’est pas le Conseil qui est à l’origine de l’excellence de la recherche, de l’enseignement et de la réputation de l’Institut, mais c’est lui qui veille à l’efficacité des structures et à l’intégrité des procédures.
Il entérine la nomination des nouveaux enseignants et enseignantes, choisit la Direction, veille à l’équilibre financier et, enfin et surtout, défend l’indépendance institutionnelle. En toute modestie, je suis très soulagé que nous ayons, durant mon mandat, accompli ces tâches plutôt bien !
Parmi les nombreux sujets qui nous ont occupés, je citerai les grands projets immobiliers et leur financement, l’intégration dans le réseau universitaire suisse, les relations avec l’Université de Genève et, bien évidemment, l’évolution des subventions publiques. Mais le défi le plus important aura été sans aucun doute la succession de Philippe Burrin.
Je suis heureux que nous ayons su déceler les qualités de Marie-Laure Salles pour le poste crucial de directrice – et que nous soyons parvenus à la convaincre de l’accepter.
Je peux dire sans exagérer que, grâce à vous toutes et tous, l’Institut figure aujourd’hui dans le peloton de tête des institutions académiques comparables. Je vous en félicite et souhaite de tout mon cœur que cela continue, non seulement parce qu’il m’est devenu cher, mais avant tout parce que le monde a besoin de ses contributions intellectuelles et de celles des jeunes qu’il forme année après année.
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