Depuis 2015 la chaire Yves Oltramare a consacré nombre de ses travaux et de ses conférences aux processus de passage de l’Empire à l’État-nation (XIXe – XXe siècle) et à l‘émergence de définitions ethnoreligieuses de la citoyenneté qui s’en est suivie, souvent au prix d’opérations de purification ethnique, voire de génocides. Les conflits les plus immédiatement contemporains, par exemple au Proche-Orient, en Ukraine ou en Asie du Sud, restent tributaires de ces logiques politiques. Ils donnent souvent lieu à des accusations de génocide, et à autant de polémiques. Or, les travaux des historiens, notamment à propos de la Première Guerre mondiale, exhument la complexité des situations de violences de masse les plus emblématiques. En ce jour du 25 avril, généralement retenu pour la commémoration du génocide des Arméniens en 1915, la chaire Yves Oltramare et le Département de droit international de l’IHEID s’interrogent sur la pertinence du paradigme génocidaire, tant du point de vue juridique que dans une perspective socio-historique.
Introduction, par Fuad Zarbiyev, juriste (IHEID) et Jean-François Bayart, sociologue du politique (IHEID)
Discutant : Rony Brauman (Fondation Médecins Sans Frontières)
Nikos Sigalas, historien (EHESS-CNRS, CETOBAC & Institut des Études Méditerranéennes, Réthymnon) : « Comment problématiser les violences de masse de la Première Guerre mondiale en Anatolie ? Le cas des Romei (Grecs) de la mer Noire »
Cloé Drieu, historienne (CNRS, CETOBAC) :
« Des crimes de masse impunissables ? L’exemple du Tribunal ouïghour (2021) comme forme de justice citoyenne alternative »
Gabriel Sebbah, avocat au barreau de Paris (cabinet Vigo Avocats) :
« Être partie civile en contexte génocidaire : Ukraine/Russie et Rwanda, 2023-2024 »
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.