Le rôle essentiel du sionisme chrétien dans le long conflit pour la terre de Palestine est trop rarement pris en considération. Il est pourtant déterminant dans l’adoption de la déclaration Balfour en 1917, puis dans le soutien des Etats-Unis à la fondation d’Israël en 1948. Un tel registre biblique conduit, après les conquêtes territoriales de 1967, à exonérer l’État juif de la loi des hommes, et dès lors du droit international. L’influence grandissante du sionisme chrétien culmine sous la présidence de Donald Trump.
Jean-Pierre Filiu est professeur en histoire du Moyen-Orient à Sciences Po, Paris, après avoir été professeur invité dans les universités américaines de Columbia et de Georgetown. Il publie chaque dimanche, depuis 2015, la chronique « Un si proche Orient » sur le site du quotidien Le Monde. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages traduits dans plus de quinze langues, dont le tout récent Comment la Palestine fut perdue/Et pourquoi Israël n’a pas gagné (Seuil).
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.