La croissance obsède les économistes comme les politiques. Comme si tout en dépendait : l’emploi, la réduction des déficits publics et le bien-être collectif. Or, dans la réalité, la croissance est suicidaire puisqu’elle entraîne l’épuisement des ressources tant fossiles que renouvelables et accroît les pollutions de toutes sortes sans améliorer le sort de la majorité. Ce paradoxe découle directement de l’impuissance de l’économie dominante à intégrer les problèmes écologiques car elle ne vise que l’augmentation des profits des plus riches. Changer de paradigme implique de limiter la propriété au profit des communs, d’imaginer de nouvelles (ou d’anciennes) manières de régler les problèmes de l’endettement, de limiter l’hégémonie du marché et de traiter la nature en partenaire. Autant d’exigences qui remettent en cause nos certitudes économiques.
Au sujet du conférencier
Gilbert Rist est professeur honoraire, Etudes du développement à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Il est connu pour son livre sur le concept et la pratique du développement, intitulé Le Développement : Histoire d'une croyance occidentale, traduit en anglais, en espagnol et en italien.