résumé
A partir d’une enquête ethnographique menée en Colombie auprès des personnes impliquées dans la décision de la Cour constitutionnelle colombienne d’octroyer en 2016 des droits au fleuve Atrato, la communication portera sur la mobilisation de la notion de droits bioculturels, originale dans le cas colombien d’octroi d’une personnalité juridique à un fleuve. Il retrace la trajectoire de cette notion et son arrivée dans la décision colombienne. Dans un deuxième temps elle décrira la façon dont les droits bioculturels sont mis en action localement. L’enquête dans le Chocó permet de faire émerger les ambiguïtés de cette approche ainsi que ses implications, notamment en termes de responsabilités et de devoirs pour les gardiens et les gardiennes du fleuve chargé du suivi de la décision de la Cour.
biographie
Sandrine Revet est anthropologue, directrice de recherche au CERI, à Sciences Po (Paris). Ses premiers travaux se sont orientés autour de l’anthropologie des catastrophes, avec une thèse sur les coulées de boue de 1999 au Venezuela (Anthropologie d’une catastrophe, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2007). De 2008 à 2015, elle a mené une enquête multisites sur le monde international des catastrophes qui la conduit des bureaux de l’ONU à Genève à plusieurs pays d’Amérique latine dans lesquels sont mis en place des programmes de prévention ou de gestion de catastrophes « naturelles » (Les coulisses du monde des catastrophes "naturelles", Ed. FMSH, 2018 ; Disasterland, An Ethnography of the International Disaster Community, Palgrave 2020).
Elle débute en 2018 une recherche sur le règlement par le droit des relations entre humains et environnement dans un contexte de crise à partir du cas du fleuve Atrato en Colombie, déclaré personnalité juridique par la Cour Constitutionnelle colombienne en 2016. Cette recherche s’inscrit depuis janvier 2020 dans une perspective comparatiste avec le projet Judiciariser la nature. Animaux et environnement au tribunal (RULNAT) financé par l’ANR.