Pourquoi avez-vous relancé l'Amicale des étudiants francophones ?
La reprise de l’Amicale s’explique tout d’abord par la volonté de poursuivre la longue tradition francophone de l’Institut, et d’en affirmer son empreinte par l’entremise de la vie associative.
En tant qu’antichambre utile à toute vie estudiantine, le monde associatif permet l’ouverture à un espace de réflexion pour partie libéré de l’injonction académique que dictent les rendus et autres échéances semestriels.
Or, il nous semblait qu’au sein du vaste et riche parterre associatif que proposait l’Institut, l’absence d’une plateforme d’échange et de partage en langue française se faisait ressentir.
Entre autres encouragés par nos camarades francophones et francophiles, nous avons ainsi décidé en été 2019 de combler cette « lacune de marché » associative en faisant renaître l’association historiquement dépositaire de cette mission : l’Amicale.
Quels sont ses objectifs ?
L’Amicale a deux objectifs : d’une part, maintenir un dialogue constructif et serein avec la Direction au sujet de l’évolution du statut du bilinguisme à l’Institut, et d’autre part, stimuler et clarifier l’intérêt pour la langue française au sein du corps estudiantin, grâce à la mise en place de conférences portant sur des thématiques étudiées à l’Institut et/ou d’excursions culturelles dans un environnement francophone.
Ces deux points sont reliés en ce sens qu’ils visent à réaffirmer l’importance du bilinguisme à l’Institut.
Maintenant, la quasi-totalité des séminaires sont offerts en langue anglaise et la maîtrise des deux langues n’est pas complètement acquise par les étudiants lors de la fin de leur formation académique à Genève.
Comment concevez-vous la diversité à l’Institut – et ailleurs ?
En ligne avec les efforts menés par la Direction en vue d’assurer un espace de diversité à l’Institut – que celle-ci s’exprime par la distribution de bourses pour étudiants méritants ou tout simplement eu égard à la variété de disciplines proposées –, l’Amicale se donne à cœur de sensibiliser le corps estudiantin aux dimensions langagières de la diversité culturelle.
Nous sommes convaincus que la langue est un filtre identitaire puissant, un signifiant culturel prégnant, dont l’enjeu se fait tout particulièrement ressentir dans l’exercice du travail scientifique.
Si d’aucuns (positivistes) le contestent, la recherche en sciences sociales est nimbée de jeux poétiques dans lesquels les éléments de langage prennent une place prépondérante dans la démarche argumentative.
Dans ce sens, l’épanouissement de la diversité linguistique, et tout particulièrement celle de la langue française en ce qui concerne la mission de l’Amicale, nous semble être un ferment indispensable à l’inventivité et la spontanéité en recherche.
Cet article a été publié dans Globe, la revue de l'Institut.