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Anthropology and Sociology
22 March 2018

Terrorisme - Jean-François Bayart : « Les jihadistes sont souvent mieux perçus que l’État »

Entrevue du professeur Bayart pour le journal, jeuneafrique, sur la violence et religion en Afrique.

Dans une entrevue pour le journal, jeuneafrique, Jean-François Bayart le professeur d'anthropologie et sociologie à l'IHEID, décrit le développement entre terrorisme, la violence et religion en Afrique.

Pour le chercheur et politologue français Jean-François Bayart, la dimension religieuse est secondaire dans le développement des mouvements jihadistes en Afrique. Les racines du mal seraient surtout sociales.

L’islam entretient-il un rapport privilégié avec la violence ? Pour beaucoup, la réponse est dans la question. Mais dans Violence et religion en Afrique, publié en février chez Karthala, le politologue français Jean-François Bayart s’attaque à ce poncif.

Pour Jeune Afrique, cet « empêcheur de penser en rond » analyse au plus près le phénomène jihadiste, notamment au Nord-Mali et au Nigeria.

Jeune Afrique : Pourquoi affirmez-vous que la combinaison entre violence et religion en Afrique est aléatoire et n’a rien d’essentiel ?

Jean-François Bayart : Il faut casser cet automatisme de pensée qui établit une équation entre le religieux et la violence politique, et peut-être plus précisément une équation assez perverse, idéologiquement assez orientée, qui associe l’islam à la violence. Certes, des mouvements politiques se réclamant de l’islam déploient des stratégies de violence – les plus connus sont le GSIM [le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans de Iyad Ag Ghaly, ndlr] au Nord-Mali, Boko Haram dans le nord du Nigeria et les shebab en Somalie.

 

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