news
Alumnae-i
28 March 2023

Savoir inspirer au-delà des cercles d’initiés

Nouvelle directrice du Festival du film vert à Nyon, Solène Frei (‘04) défend une manifestation qui se démarque par la qualité des intervenants et des ateliers proposés.

directrice de la festival de film vert

Cinq pays, 90 lieux, plus de 400 projections d’une cinquantaine de documentaires en un mois: le Festival du film vert ne s’est jamais autant démultiplié pour sensibiliser aux questions environnementales. Ce que les statistiques ne disent pas, en revanche, c’est le travail mené en coulisses par des centaines de bénévoles afin que ce rendez-vous, créé il y a dix-huit ans, soit un lieu d’accueil pour l’échange et le partage des connaissances en matière d’écologie.

Telle est la vision que défend Solène Frei, la nouvelle directrice du Festival du film vert à Nyon. Entourée à l’année d’une équipe de huit personnes «très motivées», celle qui a succédé à Flavie Scholtz en 2022 insiste pour qu’on ne réduise pas le festival à une succession de projections de films.

Comment Solène est-elle arrivée là? 
Le Festival du film vert de Nyon est une activité annexe totalement bénévole. Bien évidemment, en tant qu’alumna de l’Institut, Solène a toujours eu et garde un très vif intérêt pour les questions sociales et environnementales. Elle estime que la crise climatique que nous vivons est une crise avant tout de notre rapport à la nature, qui a des implications politiques et économiques. Ses études interdisciplinaires à l’Institut lui ont appris à aborder un problème sous divers angles, et il en va ainsi pour la crise climatique. 

Dans cette perspective, le Festival propose des soirées qui traitent aussi bien de gestion émotionnelle et d’éco-anxiété que des moyens d’agir et de ce qu’est l’activisme, sans oublier le rôle de la finance. Plusieurs films contemplatifs, dont le seul but est de faire aimer la nature, sont projetés. Tous les sujets sont abordés avec un sérieux et une crédibilité que l’on retrouve dans la qualité des panels, composés d’expertes et d’experts dans leurs domaines respectifs. Les années que Solène a passées auprès d’Africa Energy Indaba, du World Energy Council ou du World Economic Forum à convaincre des intervenants de haut niveau de participer aux événements organisés lui ont inculqué de solides compétences qu'elle met aujourd’hui au profit du Festival.

Celui-ci est donc pour Solène une histoire de cœur, un projet bénévole qui demande beaucoup d’investissement personnel. Elle estime qu’il ne sert à rien de culpabiliser vis-à-vis de la crise climatique. Si chacun de nous, à son niveau, fait ne serait-ce qu’une ou deux actions concrètes pour le climat, il se sentira mieux. Agir rend heureux et soulage. Le Festival a pour mission de sensibiliser aux problématiques et faire connaître la nature au plus grand nombre. «Aujourd’hui, les enfants connaissent plus de marques de voitures et de baskets que de noms de fleurs et d’animaux», déplore Solène Frei. Mère de trois enfants, elle croit dur comme fer au fait que la connaissance est un prérequis à l’action. «Pour aimer une chose, il faut la connaître, et une fois qu’on l’aime on développe l’envie de la préserver.» 

Santé et nature: un même sentiment de respect
Elle-même n’a rien d’une écologiste fanatique. «Je ne suis pas le meilleur exemple, mais en famille, on mange local, on va chez le maraîcher, on se déplace à vélo le plus possible et on roule dans une vieille voiture qu’on utilisera jusqu’au bout. On ne remplace pas mais on cherche à réparer», confie-t-elle.

Établie à Founex depuis 2020, élue conseillère communale en 2021, elle croit à la politique des petits gestes sans s’illusionner pour autant. «Nos politiciens et politiciennes doivent se bouger, j’aimerais les voir au Festival.» Car la Suisse a encore du chemin à faire: «On a un vrai problème avec les emballages, on bétonne d’une manière folle et notre parc de SUV est monstrueux!»

Active dans le coaching en nutrition et la réhabilitation post-partum, Solène Frei croit à une approche holistique de la personne humaine. Selon elle, «s’occuper de la santé repose sur le même sentiment profond de respect que de prendre soin de la nature». Dans les deux cas, il s’agit d’investir le lien à l’autre.

Article largement inspiré de celui de Maxime Maillard in www.lacote.ch