quand votre investissement fait marcher des handicapés
par Gilles Carbonnier, Vice-président du CICR et professeur d'economie
Qui aurait pu prédire il y a deux ans l’ampleur de la pandémie de covid et son impact social et économique à travers le monde? Chaque jour, nous réagissons à des chocs externes et nous nous adaptons en conséquence. Dans les pays en guerre, ces chocs sont particulièrement violents pour les communautés qui sont, en plus, frappées par la pandémie et les changements climatiques. Pour répondre aux besoins accrus qui en résultent, le CICR a innové en émettant une première «obligation à impact humanitaire (OIH)». Nous avons très vite reçu le soutien d’investisseurs rompus aux risques financiers et de donateurs intéressés par ce nouvel instrument, qui est en train de faire une différence pour des milliers de personnes en situation de handicap.
Tabitha a perdu une jambe à la suite d’une explosion à Maiduguri, au nord-est du Nigeria. Elle a trouvé un soutien médical et orthopédique auprès du CICR, elle gagne aujourd’hui sa vie comme couturière. Sans le savoir, des investisseurs suisses, belges ou allemands ont misé sur Tabitha et sa capacité à s’engager dans une nouvelle activité professionnelle.
Grâce à cette OIH lancée en juillet 2017, le CICR a en effet pu construire un centre de réadaptation physique à Maiduguri, ainsi qu’un autre à Mopti (Mali) et à Kinshasa (RDC). Ce mécanisme de financement a permis de mobiliser des investisseurs privés pour récolter 18,6 millions, ainsi que des bailleurs de fonds disposés à couvrir l’opération en fonction des résultats obtenus. Et si notre OIH a suscité l’intérêt d’investisseurs privés, c’est parce qu’elle offre la possibilité de générer un impact humanitaire en plus d’un retour sur investissement potentiel, en fonction des résultats humanitaires obtenus.
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