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08 April 2019

La Suisse : partenaire solide et fiable du développement, selon l’OCDE

Fiabilité, expertise, capacité d’innovation, prise en compte de l’Agenda 2030 : découvrez les bons points que la coopération internationale de la Suisse se voit attribuer par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE !

Fiabilité, expertise, capacité d’innovation, prise en compte de l’Agenda 2030, solide tradition humanitaire : la coopération internationale de la Suisse se voit attribuer de nombreux bons points par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE dans le rapport que ce dernier vient de publier à son sujet. La Suisse est toutefois appelée à accroître le volume de son aide publique au développement et à s’assurer que sa stratégie ne priorise pas la réduction de l’immigration.  

 

Le Comité d’aide au développement, c’est quoi ?

Le CAD de l’OCDE réunit 30 membres, dont de nombreux pays industrialisés, et compte en son sein parmi les plus grands fournisseurs d’aide publique au développement au monde. Il joue un rôle important dans la définition des politiques et pratiques d’aide au développement. C’est à lui que l’on doit la Déclaration de Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide.   

Les agences de développement des pays membres du CAD attendent toujours avec une certaine impatience les résultats de l’examen par les pairs de ce comité auquel elles sont soumises tous les cinq ans. Celui de la Suisse a été rendu public début avril à Berne par la présidente du CAD Susanna Moorehead.

L’examen s’appuie sur une méthodologie reconnue. Le CAD a passé en revue l’ensemble de la coopération internationale de la Suisse, effectuant une semaine d’entretiens à Berne et plusieurs jours de visite dans un pays d’intervention.

 

Résultats

Et ses résultats sont positifs : la Suisse est un partenaire solide et fiable du développement. Le CAD relève entre autres la qualité de ses programmes, sa contribution innovante pour relever les défis globaux, dont le changement climatique, sa culture des résultats et sa gestion des risques.

Ce constat confirme la pertinence, dans son ensemble, de l’approche poursuivie par la coopération internationale de la Suisse. Des points restent toutefois à améliorer et des défis à relever. A cet égard, le CAD adresse 14 recommandations à la Suisse.

 

Recommandations

Parmi les plus importantes, la coopération internationale de la Suisse est appelée à intensifier la concentration géographique de ses engagements. Elle devrait aussi garantir que ses programmes restent établis sur le long terme avec comme priorité la réduction de la pauvreté et le développement durable dans ses pays partenaires. A cet égard, le CAD attire l’attention sur le risque pour la Suisse de se focaliser sur la prévention de l’immigration en Suisse plutôt que d’aider les pays partenaires à mettre en œuvre leurs priorités en matière de développement durable.

Le CAD recommande à la Suisse d’augmenter le nombre de ses projets ciblant expressément l’égalité des genres et la gouvernance. Elle est aussi appelée à analyser de manière plus poussée l’impact de ses politiques nationales sur les pays en développement et mettre en évidence d’éventuelles incohérences. Il importe que ces analyses soient débattues tant au sein du gouvernement qu’avec le public suisse. Enfin, la Suisse devrait consacrer pour son aide publique au développement (APD) au moins 0,5% de son revenu national brut, ce qui n’est plus le cas depuis 2017.

Cet examen et ces recommandations tombent à point nommé puisque la coopération internationale de la Suisse est en train d’élaborer le prochain Message qui sera adressé au Parlement, dans lequel elle exposera sa nouvelle stratégie et soumettra une demande de crédit-cadre pour quatre ans. Pour la première fois, une vaste consultation publique sera lancée début mai en Suisse sur le projet de nouveau Message.    

 

LAURENT TORCHE, DPP '15
Chef suppléant de la Division Analyse & Politique, Direction du développement et de la coopération DDC
laurent.torche@eda.admin.ch

 

The views and opinions expressed in this article are those of the authors and do not necessarily reflect the position of The Graduate Institute Geneva.