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Journée mondiale de l'eau
23 March 2020

La Journée mondiale de l’eau : vers des actions concrètes ?

La Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, porte cette année sur les liens entre l’eau et le changement climatique. Les records de températures, les incendies et autres tempêtes à répétition ont nettement accru la sensibilisation aux phénomènes climatiques et indirectement à leurs effets sur les ressources en eau. 

Les disponibilités et les besoins en eau de même que son extraction sont pour partie déterminés par les précipitations et les températures, tant pour les eaux de surface que souterraines. Les effets des variations sont cependant étroitement fonction du contexte social, politique et institutionnel.

La recherche en sciences sociales a amplement démontré que le rapport à l’eau est toujours l’expression d’un ou plusieurs rapports de forces plus ou moins exacerbés. Modifier les conditions d’accès et d’utilisation de l’eau impose de travailler sur ces rapports de forces.

C’est une des principales difficultés auxquelles est confronté l’organe de coordination des agences des Nations Unies, UN-Water, et elle contribue à expliquer le manque de résultats tangibles.

La Journée mondiale de l’eau est structurée par deux axes de réflexions.

En premier lieu, le changement climatique peut amplifier les phénomènes hydriques extrêmes (inondations et sécheresses) menaçant la sécurité alimentaire, la santé humaine et les sources d’énergie.

La réponse est dans le renforcement de la coopération et la coordination ; à cet égard, l’eau est une valeur commune à la plupart des objectifs des ODD. Par ailleurs, l’adaptation au changement et une meilleure gestion de l’eau peuvent contribuer au contrôle des gaz à effet de serre.

Si le premier thème aborde le potentiel de coopération, le second aborde celui des résultats et pose un diagnostic pour le moins mitigé. En effet, l’intérêt affiché pour l’eau ne se traduit pas, ou très peu, en actions concrètes. De quelle coordination parle-t-on ?

Il s’agit de celle entre les agences des Nations Unies, certaines ONG internationales et les instances gouvernementales pour lesquelles sont préparés des guides de bonnes pratiques.

De plus, les projets hydriques sont sous-financés alors que les fonds climatiques pourraient contribuer beaucoup plus largement au financement de l’eau.

La Journée mondiale de l’eau innove en abordant la question des résultats, thème souvent passé sous silence.

La faible volonté de coopération entre les agences des Nations Unies ainsi que le volet financier expliquent en bonne partie le manque de résultats, mais pour que la démarche aboutisse à des projets tangibles, il est vraisemblable qu’il faille envisager une réforme plus profonde du système des Nations Unies.

 

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