Face à Google, Amazon Web Services ou encore Salesforce, Microsoft se positionne aussi depuis maintenant plus d'une année sur le prometteur marché du cloud computing. Avec Windows Exchange Online puis Windows Azure lancés en 2009, une édition en ligne de la nouvelle version Office en 2010 et le lancement récent de Microsoft Dynamics CRM, la gamme de produits s'étoffe alors que les défis sécuritaires et légaux se multiplient.
Ardent défenseur d'une réforme de la Directive européenne sur la protection des données personnelles, «qui permettrait de renforcer le développement du cloud computing», Brad Smith, directeur des affaires juridiques de Microsoft était à Davos pour expliquer aux dirigeants européens les attentes de son industrie. Invité (…) [de son Alma Mater genevois], Brad Smith revient sur les enjeux du cloud computing pour Microsoft.
A Davos, Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de la société numérique, s'est engagée à faire de l'Europe un territoire favorable et compatible avec les technologies en nuage.
Nous soutenons l'initiative de la commissaire. L'Union européenne doit rapidement réformer ses lois sur la protection des données personnelles. Aujourd'hui, l'industrie fait face à une incertitude légale. Nous essayons de respecter une Directive élaborée dans les années 1980 qui est complètement dépassée. Cette directive nous empêche notamment de transférer des données entre pays. Les gouvernements admettent que le cloud computing amènera des développements positifs. Mais ils exigent aussi de solides garanties légales et techniques pour la protection des données et de la sphère privée. L'industrie doit être proactive au niveau des technologies de sécurité et les gouvernements doivent réformer et renforcer le cadre légal.
Quelle place occupe le cloud computing dans la stratégie d'investissement et de développement de Microsoft?
Ce secteur est le futur de notre compagnie et de toute l'industrie des technologies de l'information (IT). L'avenir de Microsoft s'articulera autour du développement de trois secteurs; les services en ligne, les appareils toujours plus intelligents et l'évolution des interactions humaines (tactiles et gestuelles, ndlr) avec un logiciel. Ces trois domaines sont tous réunis dans le cloud computing, le nerf de notre avenir.
Pourtant Microsoft voit partir les artisans (Robert Muglia et Ray Ozzie, notamment) du cloud computing.
Notre division Serveurs est en très bonne santé puisqu'elle a généré en 2010 un revenu de 15 milliards de dollars. Cependant, nous devons accélérer toutes nos activités dans le cloud computing. Nous avons besoin de leaders pour soutenir cette nouvelle dynamique. Nous n'avons pas été trop lents mais ces trois à cinq prochaines années, il faudra aller bien plus vite que ces dernières années.
Mais vos concurrents comme Google ou Amazon occupent ce marché depuis plus longtemps. Microsoft court-il après un train déjà parti comme dans le domaine des logiciels sur mobile?
Je ne suis pas d'accord. Certes, dans le domaine du mobile nous avons été trop lents. En revanche, nous ne sommes qu'au début de la technologie en nuage. Pour Microsoft, il était préférable de réfléchir à une stratégie qui englobe l'ensemble de notre offre. Nous pouvons donc aujourd'hui proposer un choix de services bien plus large que nos concurrents. Nous avons peut-être pris un peu plus de temps mais ceci était nécessaire.
Interview: Marc Menichini in L’AGEFI, 1er février 2011
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