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16 January 2013

Inde: «Une femme sans homme n’est rien»

Après l’agression qui a coûté la vie à une étudiante, la chercheuse Kaveri Ishwar Haritas revient sur la condition des femmes dans la plus grande démocratie du monde.

On la surnomme la «fille de l’Inde». Une étudiante en kinésithérapie de 23 ans qui avait la vie devant elle. Son histoire est funestement connue. Le 16 décembre dernier, elle et son compagnon montent dans un bus en revenant d’un cinéma de New Delhi. Le cauchemar commence: six hommes ivres battent le jeune homme, puis violent et agressent sexuellement son amie avec une barre de fer rouillée. Le couple est ensuite jeté dans la rue. Transférée à l’hôpital de Singapour, l’étudiante a succombé à ses blessures dans la nuit du 28 au 29 décembre.

L’insoutenable sauvagerie de l’agression a provoqué une vague d’indignation sans précédent dans tout le pays. L’Inde, la plus grande démocratie du monde, où un viol est signalé toutes les vingt minutes environ.

Les milliers de manifestants demandent une plus grande sécurité pour les femmes, certains réclamant même la peine de mort pour les agresseurs présumés, qui attendent désormais leur jugement. Membre de l’Ecole doctorale romande en études genre, Kaveri Ishwar Haritas éclaire la condition des femmes dans son pays d’origine.

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Kaveri Ishwar Haritas a obtenu son master en études du développement en 2008 à l’Institut où elle est aujourd’hui candidate au doctorat. Ses recherches, soutenues par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (Candoc) dans le cadre d'un module de recherche sur l'intersectionnalité des rapports de pouvoir: sexe, race, caste et classe, portent sur l'engagement politique des femmes dans les quartiers pauvres de Bangalore. Avant de rejoindre l’Institut, Kaveri Ishwar Haritas a étudié le droit en Inde. Elle a ensuite travaillé sur les droits des femmes et des enfants aux cours suprêmes de Karnataka et New Delhi, sur des projets de changements politique et législatif dans le domaine du droit des femmes à l’ONG Lawyers Collective- Women's Rights Initiative et sur la question du droit des enfants à l’UNICEF à Genève.