Carlos Fuentes était l’un des plus grands auteurs contemporains du monde hispanophone avec Gabriel García Márquez, Mario Vargas Llosa et Octavio Paz. Ses romans, nouvelles, pièces de théâtre, essais, recueils de poésie exprimaient la complexité de l’histoire de son pays aux lecteurs du monde entier. Le vieux gringo avait même été adapté au cinéma en 1989, avec Gregory Peck et Jane Fonda.
Né le 11 novembre 1928 au Panama, Carlos Fuentes était fils de diplomate. Il grandit dans plusieurs pays latino-américains avant que la famille ne s’établisse à Washington en 1936. Il avait 16 ans lorsqu’il retourna finalement au Mexique. Il ne connaissait alors de sa patrie que les histoires que sa grand-mère lui avait contées pendant les vacances d’été : celles de bandits, de révolution et d’amour insouciant. Quand il annonça à sa famille qu’il voulait devenir écrivain, son père l’encouragea mais insista pour qu’il étudie aussi le droit, ce qu’il fit au Mexique et en Suisse, à l’Institut.
Carlos Fuentes a livré un beau témoignage sur Genève et l’Institut : « Il y a une ville à laquelle je dois mon passage de l’état d’adolescent à celui d’adulte. J’y ai appris la discipline dans le travail et l’organisation de mes idées. J’y ai côtoyé les plus grands internationalistes de l’époque, Brierly, Bourquin, Röpke, Scelle, qui m’ont octroyé le privilège de leur enseignement à l’Institut. J’y ai chiné à la recherche de vieilles éditions d’ouvrages classiques français dans les librairies de la Vieille-Ville et je les ai savourées dans la tranquillité de l’île Rousseau, entre le Rhône et le Léman. J’y ai passé du temps à discuter avec des amis, dans ma chambre de bonne du Bourg-de-Four ou au Café La Clémence. J’y ai découvert l’amour de jeunes filles parfumées et craintives… Cette ville, c’est Genève. »
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