De nationalité haïtienne et française, il a vécu à Haïti jusqu’à l’âge de neuf ans, puis en France et en Floride avant de gagner la Suisse où il obtient à l’Institut son diplôme en histoire et politique internationales en 1996. Dès lors, Emmanuel se destine naturellement à une carrière internationale.
Au cours de ses études à Genève, il a résidé à la Maison internationale des étudiants, rue Rothschild, puis dans l’un des pavillons dans le parc de la Villa Barton. Ceux qui l’ont connu alors se souviennent de ce formidable camarade d’études, drôle, sympathique, sportif et néanmoins studieux. Lorsqu’Emmanuel révisait avec d’autres étudiants notamment le droit international public ou les sciences politiques, il lui arrivait de parler avec passion d’Haïti. Il leur expliquait qu’il avait la ferme intention de mettre ses compétences au service de son pays une fois ses études achevées. Pour lui, Haïti avait quelque chose de magique, voire de magnétique.
Emmanuel a fait ses premiers pas avec les Nations unies au Rwanda, en 1997, en tant que volontaire international chargé de la presse et de l’information à Kigali. En 1998, il fait partie d’une équipe de 15 volontaires de l’ONU déployés en République centrafricaine, immédiatement après le vote de la résolution du Conseil de sécurité visant à soutenir la préparation et assurer la supervision des élections.
Dans la nuit du nouvel-an 1999, fraîchement débarqué au Nigéria comme coordonnateur électoral provincial, Emmanuel rencontre Emily, originaire de Nelson en Nouvelle-Zélande. Ensemble, ils partent en Équateur, y apprennent l’espagnol, gravissent le Cotopaxi (5’897 mètres) et se portent volontaires pour une mission électorale en Afrique du Sud, puis au Timor Oriental. Pris en otages durant de longues heures dans le bureau de vote dans lequel ils se trouvent par une cinquantaine de miliciens armés de machettes, ils réalisent à quel point la vie ne tient qu’à un fil… Pourtant rien ne semble arrêter « Em & Em » qui se marient en Haïti en novembre 2001.
Fin 2000, Emmanuel participe à l’organisation des élections municipales avec l’OSCE au Kosovo puis à la politique de reconstruction des écoles et à la gestion du Département des sports de la nouvelle administration, dans le cadre des Nations unies.
De juillet à décembre 2003, il enseigne l’histoire ancienne, médiévale et moderne de l’Afrique à l’Université d’Asmara, réalisant ainsi un autre rêve : travailler pour le compte des Nations unies tout en menant une activité universitaire. Emmanuel se rend ensuite à Addis-Abeba ou il était chargé des affaires politiques avec la mission des Nations unies en Éthiopie et Érythrée.
En 2005, il est sélectionné par le Département des opérations de maintien de la paix comme Fellow pour le Dialogue avec le Sud, un programme destiné à promouvoir des réseaux de coopération entre les Nations unies, la communauté académique et les pays en développement, l’occasion pour lui de partager son expérience avec les étudiants et professeurs avec l’Université de Witwatersrand, en Afrique du Sud. En juillet 2005, il travaille au Département pour la coordination des élections, à New York, et fait une mission de cinq mois dans le cadre des élections présidentielles au Bénin.
Kofie-Jade, Zenzie et Alyahna, Emily naissent à Nelson, respectivement en août 2004, janvier 2006 et février 2008. Dans l’intervalle, la petite famille s’est installée à Bujumbura où Emmanuel est chargé des affaires politiques pour l’opération des Nations unies au Burundi. En mai 2009, Emily est recrutée par la mission des Nations unies en Haïti. Emmanuel réalise son vieux rêve: vivre à Haïti, être avec sa famille et contribuer à une œuvre humanitaire. Il devient directeur des programmes de l’initiative NonProfitees.
C’est là que l’aventure s’arrête pour lui et deux de ses filles, Kofie-Jade et Zenzie, sous les décombres de l’appartement que la famille occupe à l’hôtel Karibe de Port-au-Prince. Emmanuel est parti en sauvant la vie de sa troisième fille, Alyahna, qu’Emily et l’équipe de sauvetage a retrouvée après 22 heures de recherches.
De par ses choix de vie, son engagement et sa personnalité, Emmanuel était un véritable citoyen du monde. Pour Kofi Annan, autre Alumnus de l’Institut qu’il admirait particulièrement, et ceux qui l’ont connu, il représentait le meilleur de la fonction publique internationale.
A sa mémoire, Emily a créé la Fondation Kenbe La (www.kenbelafoundation.org) pour l’éducation des enfants défavorisés. Le premier projet soutient la reconstruction d’une école détruite par le séisme dans la région de Léogane, où le 25 décembre 1970, Emmanuel avait vu le jour.
Les amis d'Emmanuel
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