Venu de la diplomatie suisse, Jakob Kellenberger prend la tête du CICR en 2000. Le budget de l'organisation atteint alors 1 mia de francs, en hausse de 30% par rapport à l’année précédente. Depuis, il a toujours été maintenu à un haut niveau, malgré quelques baisses passagères. «Le budget est aujourd’hui environ 40% plus élevé que dans les années 90. Cela reflète l’augmentation du travail humanitaire assumé par le CICR depuis cette époque», a déclaré J. Kellenberger lors de sa conférence de presse finale.
Mesurer l’aide humanitaire n’est pas simple mais un coup d’œil sur les rapports annuels de l’organisation apporte des éléments de réponse: en 2002, 400'460 personnes ont reçu un soutien du CICR; ce chiffre passe à 703'807 en 2011. Même chose pour le nombre de visites aux détenus qui passe de 448'063 en 2002 à 540'828 l’an dernier. Le nombre d’opérations chirurgicales quant à lui passe pour la même période de 90'361 à 138'200.
Le délégué du CICR, qui apporte l’aide sur le terrain, informe le QG de Genève de ce qu’il observe sur place. Ces informations restent cependant secrètes par respect des principes de l’institution. Gilles Carbonnier, aujourd’hui professeur d’économie du développement à l’Institut, a occupé cette fonction en Irak, Equateur, Sri Lanka et Ethiopie à la fin des années 80, début des années 90. Bien qu’il reste soumis au secret, il témoigne: «J’avais le sentiment de faire un travail utile. Bien sûr, il y avait aussi parfois de la frustration, par exemple lorsqu’on ne peut pas accéder à des personnes qui ont besoin d’aide. Mais lorsque vous parvenez à aller pour la première fois quelque part, le sentiment de réussite prend le pas sur la frustration». Selon lui, le succès du CICR sur le terrain ne vient pas de sa neutralité, mais de son efficacité.
Voir aussi sur le même sujet: «Le CICR d’aujourd'hui est un paradoxe», Swissinfo, Victoria Morgan, 29 juin 2012.
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