Malgré les vacances scolaires et la proximité des élections, dans lesquelles bon nombre d’entre eux étaient impliqués pour des raisons professionnelles, pas moins de 67 amis et anciens de l’Institut ont participé à la rencontre du 19 avril dernier.
Le directeur de l’Institut, M. Philippe Burrin, a brièvement présenté à l’auditoire les projets immobiliers en cours et souhaité la présence du plus grand nombre à l’inauguration, qui devrait avoir lieu à l’automne 2013. Il a aussi rappelé que la création de programmes d’études et le renouvellement du corps enseignant sont pour l’Institut autant de moyens d’atteindre ses objectifs de formation des jeunes, entre autres pour des carrières de niche, à la frontière du public et du privé.
La rencontre s’est poursuivie par la présentation stimulante du professeur d’histoire et d’économie de l’Institut, Marc Flandreau, sur « L’intervention de la réputation – réflexions sur l’histoire des agences de notation pour servir au présent ». A cheval entre histoire et économie, celle-ci était articulée autour de trois questions : Comment la notation est-elle née ? Pourquoi est-elle devenue partie intégrante de la régulation ? Que peut-on faire à l’avenir ?
Le professeur Flandreau a notamment expliqué que l’essor de la notation remontait aux «agences mercantiles » qui se développèrent aux Etats-Unis dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elles fournissaient alors des notes sur les emprunteurs privés et se développèrent en raison de la tolérance que les tribunaux américains, à la différence, par exemple, des tribunaux anglais, manifestèrent à l’égard du risque de diffamation, inhérent au métier de la notation. C’est dans l’Entre-deux-Guerres que les agences de notation sont devenues partie intégrante de la régulation : comme outil pour permettre au régulateur d’objectiver l’évaluation de la qualité des bilans bancaires. Les débats actuels manifestent la rémanence de ces questions. Les agences de notations, comme les journaux, fournissent une information utile, mais les législateurs seraient bienvenus de réduire la dépendance à la notation, encourageant ainsi les banques à produire plus d’information et à se capitaliser d’avantage.
Ponctuée par les observations pertinentes du journaliste de presse économique et éditorialiste aux Echos, Jean-Marc Vittori, cette présentation fut un beau et plaisant moment d'intelligence qui a éclairé un volet fascinant de l'histoire financière moderne, à la grande satisfaction des privilégiés dans la salle.
A l’issue de la discussion, les invités ont été conviés par l’Ambassadeur à une réception dans les somptueux salons de sa résidence, au cours de laquelle il a été question d’un tout autre type de liquidités.
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